BELMADI POUR LE SITE DE LA FIFA : ‘’NOUS AVONS UN RANG A TENIR’’

• Belmadi a gagné la Coupe d’Afrique avec l’Algérie en juillet
• Il a fini 4ème du classement des The Best – Entraîneur de la FIFA
• Il rêve de mener son équipe à la qualification pour Qatar 2022

Quand Djamel Belmadi arrive en Algérie pour sa première conférence de presse en tant que sélectionneur, les Fennecs sont au plus mal. Ils restent sur une sortie de route prématurée dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Malgré le pessimisme ambiant, le nouvel homme fort du football algérien annonce : « Je vais aller en Égypte et je vais ramener la Coupe d’Afrique ».

À l’époque, de telles paroles ont des allures de fanfaronnade. Mais dix mois plus tard, Belmadi a tenu parole. Pour la deuxième fois de son histoire, l’Algérie et son sélectionneur, désormais surnommé le « Special One african », ont ramené la couronne continentale sur leurs terres.

Leur parcours en Égypte n’a pourtant rien eu de facile, puisqu’il leur a fallu venir à bout de poids lourds comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

Au micro de FIFA.com, Belmadi revient sur cet exploit, mais aussi sur sa présence parmi les nominés pour le titre The Best – Entraîneur de la FIFA pour le football masculin et les prochaines qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA™.
• Djamel, votre triomphe en Coupe d’Afrique remonte déjà à quelques semaines. Avez-vous eu le temps de prendre la mesure de ce que vous avez réalisé au Caire ?

‘’Chaque jour qui passe nous apporte une nouvelle preuve de la portée de notre exploit. Quand je suis en Algérie, je peux voir l’impact positif qu’a eu notre succès sur la vie de tous les Algériens. Je n’ai pas de mots pour décrire le bonheur que je ressens à l’idée d’avoir pu faire ce cadeau à mon pays. Dès mon arrivée à la tête de la sélection, j’ai tout de suite senti que les joueurs avaient la même envie que moi de gagner ce titre.’’

• À l’époque, les résultats n’étaient pas bons. Il régnait une atmosphère pessimiste autour de l’équipe nationale. Vous étiez le seul à affirmer que vous pouviez gagner en Égypte. Quel est le secret de votre assurance ?

‘’Il fallait envoyer un message positif aux joueurs, les motiver, tout en fixant des objectifs. Participer à un tournoi pour faire un bon résultat et participer à un tournoi pour le gagner sont deux choses complètement différentes. Je suis heureux qu’on ait pu faire la deuxième.’’

• Quand avez-vous su que le titre était à portée de main ?

‘’Nous n’étions jamais sûrs de l’emporter, mais au fil des matches, nous avons renversé de nombreux obstacles. À mesure que nous nous approchions du but, nous étions de plus en plus confiants. Dans le même temps, nous veillions à soutenir le moral des joueurs en essayant de préparer chaque match au mieux.’’

• Quel match a été le plus difficile ?

‘’Chaque match comportait son lot d’épreuves, mais le choc contre la Côte d’Ivoire nous a causé des frayeurs. Nous n’avons gagné qu’à l’issue des tirs au but. Nous avons aussi souffert contre le Nigeria. Il a fallu attendre un superbe coup franc de Riyad Mahrez à la dernière minute pour l’emporter.’’

• Vous citez Riyad Mahrez. A-t-il particulièrement brillé à vos yeux ?

‘’Riyad a assumé ses fonctions avec beaucoup d’élégance. C’est un membre important du groupe et un élément incontournable en attaque. Il a marqué et il a répondu présent dans des moments difficiles. Nous avons découvert une star qui mérite notre admiration. Mais il n’est pas le seul à avoir été efficace. Des joueurs comme Ismaël Bennacer, Djamel Benlamri, Aïssa Mandi, Rais M’Bolhi, Youcef Belaïli et Baghdad Bounedjah ont aussi joué un rôle dans notre sacre, comme tous les autres. Tout le monde voulait voir Mahrez défier Sadio Mané et Mohamed Salah. On peut dire qu’il a parfaitement répondu aux attentes.’’
• Vous avez fait partie des dix nominés pour le titre The Best – Entraîneur de la FIFA pour le football masculin. Comment avez-vous vécu cet honneur ?

‘’C’est très agréable de faire partie d’une liste des meilleurs entraîneurs, surtout lorsqu’on y côtoie de grands noms.Néanmoins, il faut garder en tête que cette nomination est le résultat du travail de l’ensemble de l’équipe technique et des efforts déployés par les joueurs sur le terrain.’’

• L’Algérie se prépare désormais à disputer les qualifications pour la Coupe du Monde. Comment envisagez-vous cette campagne ?

‘’Notre premier objectif est de nous qualifier pour Qatar 2022. La compétition préliminaire sera difficile, longue et semée d’embûches, mais nous avons un rang à tenir en tant que champions d’Afrique. Il va falloir se battre pour atteindre la phase finale. Je m’attends à vivre des choses compliquées et extraordinaires tout au long du voyage.’’

• Le Cameroun, champion d’Afrique 2017, n’avait pas réussi à se qualifier pour Russie 2018…

’’Après une grande victoire, on constate souvent une baisse de forme. C’est là que les choses se compliquent. La preuve : le Cameroun n’a pas validé son billet pour la Russie et ses résultats en Coupe d’Afrique n’ont pas été très brillants. Il faut tirer les leçons de cet exemple avant d’entamer notre propre parcours en qualifications.’’

• Vos ambitions se limitent-elles à la qualification ou avez-vous d’autres objectifs en tête ?

‘’Pour commencer, participer à la Coupe du Monde n’a rien d’une évidence. Si nous atteignons la phase finale, nous ferons tout pour ne pas nous contenter d’un rôle de figuration au Qatar. Mais avant ça, il faut cultiver notre culture de la gagne pour rester dans le Top 5 africain du Classement FIFA. C’est important car le tirage au sort dépendra en partie de notre position.’’